Noah & Tesså ► "Work hard, play hard"

"Work hard, play hard"

Can't wake up in sweat 'Cause it ain't over yet still dancing with your demons victim of your own creation. Beyond the will to fight where all that's wrong is right where hate don't need a reason loathing self-assassination - Nightmare

« Merci beaucoup gardez la monnaie ! » Tesså esquissa un sourire avant de sortir du restaurant chinois avec ses sacs remplis de nourriture. Dure semaine, dure journée… La polémique il n’y avait rien de pire pour une entreprise alors depuis le débat télévisé auquel avait assisté son patron, elle passait sa vie au téléphone ! Ils n’avaient pas perdus de clients ou connu une baisse de fréquentation, mais les visiteurs intempestifs se faisaient nombreux dans le hall d’accueil… Heureusement qu’ils avaient un excellent service de sécurité, les anciens militaires il n’y avait rien de mieux, mais ça commençait à être prodigieusement agaçant ! Ils avaient même vandalisé quelques voitures d’employés de l’entreprise… Dont la sienne ! Oh joie ! Et dire qu’on lui avait proposé un chauffeur et tout le bordel, mais non elle préférait garder le côté indépendant et je suis libre de mes déplacements… Bah voilà ! Surprise ! C’était d’une intelligence extrême, qui avait servi de l’eau à son moulin pour dénoncer à quel point leurs arguments contre leur entreprise n’avaient aucune profondeur, pour preuve, ils avaient des actions vandales. L’extrême bonheur pour l’attaché de presse, elle se serait bien proposé mais il avait semblait que le vocabulaire qu’elle voulait employer était un poil insultant, si peu… Enfin, une bonne journée bien pourrie… On lui avait dit qu’en plus elle ne récupérerait sa voiture que dans trois jours… Une trottinette c’était bien une trottinette ! Enfin elle pouvait toujours compter sur les investisseurs et leurs succursales pour occuper son temps, lui changer les idées et surtout lui faire perdre la notion du temps.

Lorsqu’elle avait fini la visio conférence avec Paris elle avait vu qu’il était presque 21h30, et un coup d’œil rapide en direction du bureau du patron lui avait indiqué qu’elle n’était pas la seule à faire des supplémentaires. Elle avait donc fait un saut chez le restaurant asiatique à côté du bureau qui était à peu de chose près la cantine de l’entreprise, du moins surtout la sienne, et avait pris quelques trucs à manger. A cette heure de la nuit il n’y avait presque plus personne dans les locaux, rendant l’endroit presque silencieux, ce qui tranchait réellement avec l’activité qui y régnait le jour venu et son brouhaha continue. Ce n’était pas dans le sens négatif du terme, bien au contraire, à y prêter l’oreille on pourrait se croire au choix : dans une cours de récré où alors lors d’un repas de famille. La clef d’employés satisfaits ? Une bonne ambiance ! Après avoir frappé quelques coups à la porte de son patron elle passa le pas de la porte mettant en avant ses achats dont un léger fumet s’échappait. « J’ai pris du ravitaillement, même si normalement tu me dois encore un restau ! » Elle posa les sacs sur le bureau prenant place dans l’un des sièges « Me regarde pas comme ça, tu m’as laissé avec la RH alors que de un c’est une emmerdeuse finie et de deux j’en avais foutrement aucune envie donc tu me dois un restau et non le grec d’hier ça compte pas même s’il a été apprécié ! ». Vu de l’extérieur c’était tout de même étrange tant de familiarité de la part d’une subordonnée, mais ils se connaissaient et travaillaient ensemble depuis maintenant 3 ans, ils avaient eu le temps de dépasser le stade du vous.

Certes elle outrepassait certaines fois les limites de son poste, mais il ne se gênait pas pour la rappeler à l’ordre et surtout elle ne le faisait jamais devant les autres, le vous revenait prendre sa place comme il le devait, elle était bien éduquée ! Mais elle n’y pouvait rien elle avait toujours été franche et impulsive, les mots franchissaient la barrière de ses lèvres bien avant qu’elle les ait pensé… Mais elle faisait très bien son travail… Oui c’était son argument phare. « Et faut qu’on parle du débat ! J’ai l’attaché de presse et le service juridique qui me colle au cul avec ça ! ».

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« Bonne fin de journée, et on se tient bien sûr au courant, si je suis pas dispo, Tessa prendra le relais… Salut  » Le grand résumé de sa vie : prendre le relais ! Certes elle était un peu payée pour ça, mais sincèrement certaines fois… Il en profitait pour lui refiler tout ce qu’il l’ennuyait… C’est tout de même beau la vie de patron ! Le gros avantage quand Tess se récupérait les dossiers à la noix c’est qu’il atterrissait extrêmement vite dans la case : classée, symbole de sa diplomatie légendaire sans le moindre doute. Il ne fallait pas oublier que dans son arsenal de petits boulots elle avait été barman, alors quand on arrive à tenir tête à des personnes ivres plus rien ne vous résiste lorsque vous dites non et au revoir. Tout est une question d’expérience. Le gros point noir de toute entreprise qui réussit : le démarchage ! Tout est bon pour vous faire signer un partenariat pour telle ou telle connerie, sous-entendu, tout est bon pour venir vous chercher de l’argent en le déguisant derrière un accord financier. Certains étaient prolifiques effectivement, et le Dahlia Noir jusque-là avait su faire des excellents paris, mais la plupart des demandes émanaient de parasites bon pour se prendre un contrôle fiscal. Donc comme elle n’était pas du genre à ménager les autres lorsqu’elle mettait un terme aux entretiens ou qu’elle refusait les propositions de un elle ne revenait jamais sur ses décisions, de deux elle avait toujours le dernier mot, oui c’était son plaisir quotidien, et de trois en technique d’intimidation elle les renvoyait au niveau bac à sable ! La force d’avoir grandi loin des quartiers riches et chics et d’avoir dû se battre pour obtenir ce qu’elle voulait, et soyons honnête ils ne lui faisaient nullement peur.

« Parfait, j’en ai bien besoin… Et je ne vois pas du tout de quoi tu parles là ! » Elle eut un léger rire « Là on passe des caps sur la mémoire sélective ! » Oui elle s’attendait à ce genre de réponse. « Pauvre chérie… T’en es pas morte de ce rendez-vous avec la RH apparemment donc ça va.» Elle arqua un sourcil « Ce n’est pas parce que je ne montre pas mes cicatrices qu’elles ne sont pas présentes ! C’était de la torture, je peux même pas la virer en plus c’est nul ! » C’est le problème de bien faire son travail, on ne peut licencier quelqu’un qui exécute ses tâches correctement, et elle était même plus que compétente, et très procédurière c’est pour ça qu’elle lui cassait littéralement les pieds ! Tessa pariait même qu’elle devait se taper l’un des membres du service juridique, si ce n’était pas le cas, elle organiserait un meeting parce qu’ils s’entendraient à merveille. « Et puis tu veux m’arnaquer toi ? Genre un grec ça suffit pas à Madame, il lui faut un restaurant gastronomique  » Elle passa une main dans ses cheveux blonds « Parce que je suis une princesse et que je le vaux bien ! » parce que oui dans son pays la royauté n’était pas morte. Après il était vrai qu’elle préférait largement un sandwich qu’un repas gastronomique mais si elle pouvait venir chatouiller son cher patron, elle n’allait pas s’en priver le moins du monde. Elle remarqua bien la tentative de mouvement de Noah vers la nourriture stoppé net par sa remarque concernant le débat. « Sérieusement ? On va devoir parler boulot ? Moi qui pensais en avoir fini pour aujourd’hui… Ils veulent quoi encore ? Tout s’est bien passé pourtant dans ce débat… J’espère que tu m’as regardé d’ailleurs, j’ai pas eu ton retour encore là-dessus. »

Elle acquiesça avec très vifs mouvements affirmatifs, il fallait être honnête s’ils n’en parlaient pas maintenant, ça allait être reporté au lendemain, ou elle aurait oublié et où on viendrait le lui rappeler… Pour la tranquillité de son esprit et pour contrer ses remarques acerbes, mieux valait régler ça tout de suite. « Mon retour… Ouais… Sincèrement je t’ai connu plus incisif ! On va jouer carte sur table, si tu t’étais concentré sur ton entreprise et pas la plastique de ton adversaire ça se serait passé différemment ! » Elle commença à déballer les différents plats sur le bureau « Les arguments étaient là, comme d’habitude, mais tu aurais récité le bottin que ça m’aurait fait le même effet… Qu’est-ce qu’il s’est passé ? T’as tes règles et donc tes hormones sont entrées en ébullition ? ».